Compliments à une duègne
François Maynard (1582?-1646)
Cache ton corps sous un habit funeste; Ton lit, Margot, a perdu ses chalands Et tu n'es plus qu'un misérable reste Du premier siècle et des premiers Galants. Il est certain que tu vins sur la terre Avant que Rome eut détrôné ses Rois Et que tes yeux virent naître la guerre Qui mit les Grecs dans un cheval de bois. La Mort hardie et sous qui tout succombe N'ose envoyer ta carcasse à la tombe Et n'est pour toi qu'un impuissant Démon. Veux-tu savoir quel siècle t'a portée? Je te l'apprends. Ton corps est du limon Qui fut pétri des mains de Prométhée.
Didier Henry – Sept Poèmes De François Maynard: VII. Compliments À Une Duègne. Musique de Leguerney.
Et de la chair d'icele, & foible, & tremblotante